Coucou les copains !
Tout d’abord, je voulais m’excuser un peu de mon absence la semaine dernière, j’ai fait comme tout le monde et j’ai profité des ponts pour m’évader un peu. Du coup je n’ai pas été très présent, mais c’est reparti !
Ça a été l’occasion de déguster quelques cigares sans me prendre la tête : Ramon Allones Hexagone (édition régionale France), Montecristo n°5, etc. Mais du coup, dès mon retour, j’me suis remis au boulot.
Quand j’ai reçu le Cigaroscope 2018, je me suis dit que j’allais au moins goûter les « cigares de l’année » si je les trouvais. Et j’ai bien trouvé ce CAO OSA Lot T, une vitole appréciée puisqu’elle était déjà sur le podium en 2015, si je ne me trompe pas.
On va parler de la valeur qu’on peut accorder aux Cigaroscope/Havanoscope en fin d’article, mais il faut avouer que le magazine est assez lu, et surtout qu’il se bat pour survivre, ce qui est très bon pour notre passion commune ! 😉
Mais parlons d’abord de ce CAO OSA Lot T, avec les infos techniques !
CAO OSA Sol Lot T
Module | Figurado (Torpedo) |
Longueur | 114 mm |
Diamètre | 50 |
Cape | Honduras |
Sous-cape | Connecticut |
Tripe | Honduras & Nicaragua |
Couleur | Maduro |
C’est donc un blend, mais la majorité du tabac vient du Honduras.
Il s’agit d’un très beau Figurado à la cape Maduro grasse et soyeuse, qui est vraiment très appétissant. Il a un aspect box-pressed et un format relativement court, ce qui annonce un temps de fumage assez court, de l’ordre d’une heure environ.
La gamme CAO OSA
Il ne faut pas confondre la gamme CAO OSA avec la gamme CAO classique, ni avec la gamme CAO Pilón.
Si les gammes CAO Flathead ou Pilón sont composées de puros du Nicaragua, cette gamme CAO OSA est en fait constituée de blends Honduras/Nicaragua, et n’est arrivée sur le marché qu’en 2008.
La gamme compte 5 vitoles :
- Lot 46 (133mm x 46)
- Lot 50 (127 mm x 50)
- Lot 54 (152 mm x 54)
- Lot 58 (165mm x 58)
- Lot T (114mm x 50)
Apparence et allumage
Franchement, ce cigare est beau.
C’est un peu l’exemple parfait du renouveau marketing du cigare : des vitoles plus courtes, très attrayantes, parfois atypiques (le box-pressed se pose là), sensées attirer des fumeurs plus jeunes, ou des anciens en quête de renouveau.
Et je dois dire que le pari est réussi : ce figurado est vraiment très appétissant.

La bague est originale : on ne voit pas souvent de vert sur les bagues de cigare !
Je coupe à la double guillotine, et je ne distingue pas grand-chose à cru, ce qui n’annonce pas un complexité retentissante.
L’allumage est très facile, et les premières bouffées sont très présentes : on est sur un cigare corsé, et qui le fait sentir dès le départ !
Le tirage est de suite très ample, ce qui est sûrement de ma faute car je l’ai coupé très court dans un moment d’inattention. Le volume de fumée est extrêmement important, même si elle est un peu légère.
Le cigare se cale dès le début sur des arômes animaux (cuir et étable).
Premier tiers
Le premier tiers se déroule sans encombre sur un fond corsé et animal, assez sombre. Quelques notes torréfiées se font sentir de très loin, et le poivre vert fait ça et là quelques apparitions.
La fumée, parfois un peu piquante, donne un très bon volume et le cigare est de suite plaisant.
En le fumant, je n’avais pas vu que la tripe était en partie du Nicaragua, et je trouve que ça se retrouve bien dans le goût. On a ce côté poivré et corsé typique du terroir qu’on n’aurait sûrement pas eu avec un puro du Honduras.
La longueur en bouche est très bonne, et je dois dire que ce premier tiers est plaisant pour peu qu’on aime les cigares corsés.
La complexité n’est pas oufissime mais pour le reste aucun souci. Je trouve déjà que la construction est en dents de scie : la cendre ne tient pas plus d’un centimètre sans tomber et elle n’est pas très compacte.
Deuxième Tiers
Au deuxième tiers, le cigare se fait un peu plus frais, moins sombre.
Le côté torréfié se renforce peu à peu et le fond se fait plus boisé, toujours avec des notes poivrées.
Je trouve ce deuxième tiers un peu déséquilibré, notamment parce que la puissance va et vient, mais c’est toujours très agréable à fumer. Le cigare reste linéaire même si quelques notes plus gourmandes viennent chatouiller le palais.
La construction laisse toujours à désirer : cendre qui ne tient pas, combustion difficile (je dois le rallumer plusieurs fois), la cape ne brûle pas alors que le cigare a été conservé en civette à 68% et chez moi à 70%.
Troisième tiers
J’ai complètement oublié le départ très sombre de la vitole au troisième tiers, car les saveurs se font plus fraîches.
Un fond boisé et quelques pointes de réglisse complètent ce final un peu sec mais très correct, sans aucune amertume.
Les notes torréfiées sont toujours présentes de temps en temps et le final n’est qu’à moitié rassasiant, probablement car le module est assez court.
J’ai mis une heure tout pile à le fumer, et c’était un bon moment.
Conclusion
Bon, même si c’est pas un puro du Honduras, je l’ai classé dans ce terroir, tout comme le Cigaroscope.
Et je dois dire que c’est un des meilleurs cigares du Honduras que j’ai fumés. On est à mon avis très loin des Flor de Selva, que j’ai du mal à apprécier et qu’on présente souvent comme le fer de lance du terroir.
Le CAO OSA Sol Lot T n’est pas très complexe mais c’est une très bonne découverte. C’est un cigare corsé à la très bonne persistance aromatique, même si j’ai trouvé la palette un peu restreinte.
Pour 7€90, le rapport qualité/prix, ou plaisir/prix, est excellent.
Si tu ne l’as pas goûté, je te conseille vraiment de foncer découvrir ce cigare ! Il constitue aussi une très bonne porte d’entrée aux cigares plus corsés si tu n’en as jamais fumé !
Le Cigaroscope 2018
Bon, et si on en profitait pour parler un peu du Cigaroscope, et du Havanoscope en passant.
Soyons clairs : les avis des aficionados sont assez partagés sur le magazine.
D’un côté on a certains qui ne jurent que par le classement annuel, n’hésitant pas à répéter bêtement que les cigares sont excellents sans les avoir goûtés.
De l’autre, on a les pessimistes, qui disent que le classement se fait surtout en fonction du nombre de boîtes de cigares offertes pas les fabricants au jury.
Personnellement, mon avis est le suivant : le cigare est de toute façon subjectif.
Mais l’AdC a au moins le mérite d’exister. On peut ne pas être d’accord avec le classement, les méthodes, etc., mais il faut quand même avouer que si ça n’existait pas, on chercherait à le remplacer.
Parce que c’est quand même super agréable d’avoir un survol rapide de 80% des vitoles disponibles sur le marché français, avec des notes de dégustation et une hiérarchisation, même à moitié arbitraire.
Que ce soit pour les débutants ou pour les amateurs confirmés, ça permet de rester au courant de l’actualité, de s’y retrouver dans toutes les marques, et de se faire une idée rapide de ce qui vaut le coup.
Hiérarchisation … ou pas ?
Je lis souvent des commentaires, sur le net, d’amateurs qui se désolent de voir un cigare comme celui-ci à 5 bagues alors que « oui mais les cubains le défoncent et en fait à ce prix là je préfère encore un Montercisto n°4 blablablabla ».
Même si je comprends cette réaction, qui naît pas mal de l’opposition cubains/non cubains, à mon sens un peu stérile (on en reparlera), je trouve que c’est dommage de prendre les choses comme ça.
D’abord, j’ai le sentiment que l’AdC, notamment avec le Cigaroscope, n’essaie pas forcément de hiérarchiser les cigares, mais agit plutôt au cas par cas. C’est-à-dire qu’il n’y a pas que le goût à prendre en compte.
L’exemple parfait, ce sont les Don Tomas, que l’AdC est à peu près seul à défendre sur internet. Effectivement, il y a des cubains meilleurs pour le même prix. Effectivement, Don Tomas c’est pas ouf.
Mais je pense que ce que le classement veut dire, c’est que dans ce terroir et pour ce prix, ben ils arrivent quand même à faire un truc correct.
Ensuite, même si certains amateurs ne sont pas d’accord, le cigare reste un produit de consommation, et pour beaucoup d’amateurs (la majorité invisible qui ne s’exprime ni sur les forums spécialisés ni sur les réseaux sociaux en affichant fièrement son BHK 56), le prix est un argument majeur, que ça te plaise ou non !
Tout le monde ne peut pas payer son Robusto 14€, et ça me semble important de montrer qu’il y a de petites pépites comme ce CAO OSA Sol Lot T, qui sont sympathiques pour le prix.
Enfin, je pense que c’est un travail énorme que de produire quelque chose comme le Cigaroscope ou le Havanoscope tous les ans. Et ça, ça mérite d’être reconnu ! 🙂
Allez, sur ce, j’te laisse, profite bien du beau temps du mois de mai, et essaie ce CAO !