Alors comme ça, tu t’es mis au cigare.

Mais voilà le problÚme : tu ne sais pas quoi fumer. Au début, il est assez difficile de se repérer dans le paysage cigaristique (bim, deuxiÚme paragraphe, néologisme !), et surtout de savoir comment choisir son prochain cigare.

Dans ce guide, je vais te livrer des infos que j’aurais aimĂ© avoir quand j’ai commencĂ© Ă  me mettre au cigare aussi.

Des infos sur les marques, les terroirs, la façon de choisir, les différents types de cigares, etc.

Je vais tout te dire pour que tu sois capable de faire un choix Ă©clairĂ© pour ton prochain petit plaisir ! 🙂

ReconnaĂźtre un bon cigare

Avant toute chose, je veux t’apprendre Ă  reconnaĂźtre si ton caviste te donne un bon cigare. Et je ne parle mĂȘme pas du goĂ»t : simplement de savoir si cette vitole en particulier est de qualitĂ©.

Pour savoir si un cigare est bon, il faut faire 2 choses :

  1. Vérifier son aspect
  2. Le tĂąter

VĂ©rifier l’aspect d’un cigare

Les cigares doivent ĂȘtre conservĂ©s Ă  une humiditĂ© relative d’environ 70%, et une mauvaise conservation peut affecter l’apparence du cigare. S’il est trop sec, il pourrait par exemple se craqueler, etc.

Avant d’acheter un cigare, il faut donc que tu regardes s’il ne prĂ©sente pas de dĂ©chirure, notamment au pied (le bout ouvert du cigare) ou Ă  la tĂȘte (le bout fermĂ©). Il faut aussi vĂ©rifier que la cape (la feuille supĂ©rieure du cigare) ne se dĂ©colle pas, ou qu’elle n’est pas fendue.

TĂąter un cigare

En tĂątant le cigare, tu vas pouvoir savoir si la vitole est trop sĂšche, ou trop humide.

Un cigare bien conservĂ© donnera une petite rĂ©sistance, mais sans plus. S’il est trop humide, il se comportera comme une Ă©ponge. S’il est trop sec, il te sera impossible d’appuyer dessus.

Il n’y a pas de problĂšme majeur avec les cigares (un peu) trop secs ou trop humides, mais ils ne sont pas bons Ă  consommer de suite !

Bon, maintenant que tu sais reconnaĂźtre un cigare individuellement, passons au guide pour choisir son prochain cigare.

Quand on n’y connaĂźt rien, il peut ĂȘtre difficile de savoir quoi fumer : il y a beaucoup de marques, beaucoup de formes, beaucoup de couleurs, etc.

Je vais donc te donner toutes les infos pour que tu t’y retrouves, et on commence avec le module.

Choisir le bon module de cigare

Le module est le format du cigare : son diamÚtre (épaisseur), sa longueur et sa forme.

Tous les cigares qui ne sont pas « droits » (parejos) sont appelĂ©s des figurados.

La longueur du cigare est le plus souvent donnĂ©e en pouces ou en centimĂštres/millimĂštres. Rappelle-toi qu’un pouce (inch, en anglais) mesure 2,54 centimĂštres. Un module de 5″ mesurera donc 12,7 cm.

Voici une image de CigarAficionado qui recense les principaux modules, pour te faire une idée :

Le diamĂštre du cigare, ou cepo (ring gauge en anglais), se mesure en 64Ăšmes de pouce. Un cigare avec un cepo de 50 fait donc 50/64 pouce, soit 2,11 cm de diamĂštre.

Les relations entre module et goût

Lorsqu’on dĂ©bute, on pense souvent Ă  tort que les cigares plus gros sont plus forts.

C’est en fait plutĂŽt le contraire. Les cigares les plus gros sont roulĂ©s « moins serrĂ©s », et la fumĂ©e passe plus facilement au travers du tabac. Au contraire, les petits cigares ont tendance Ă  ĂȘtre roulĂ©s serrĂ©s, et sont donc … plus forts.

Attention : ce n’est qu’une indication gĂ©nĂ©rale, et il existe beaucoup (mais alors, beaucoup) de contre-exemples.

Comment choisir son module ?

Si tu dĂ©butes et que tu as fumĂ© moins d’une dizaine de cigares, je te conseillerais de rester sur des « petits » modules : le corona ou le petit robusto me paraissent idĂ©aux. Un robusto, quand on dĂ©bute, c’est tout de mĂȘme au moins une heure de fumage, donc il faut ĂȘtre accrochĂ©.

Voici les temps approximatifs de fumage pour quelques modules répandus.

ModuleDurée
Petit Corona30 – 45 mins
Corona45 mins
Petit Robusto45 min – 1h
Robusto1h-1h30
Toro1h30

Encore une fois, ces temps ne sont qu’indicatifs, et dĂ©pendent de beaucoup de choses, mais ils peuvent aussi servir Ă  orienter ton choix.

Si tu commences Ă  bien connaĂźtre les cigares, il faut varier les modules pour trouver le format qui te plaĂźt le mieux.

Moi, par exemple, j’apprĂ©cie beaucoup les cigares plus Ă©pais : je les trouve plus agrĂ©ables Ă  fumer. Je fume souvent des robustos, et j’apprĂ©cie les robustos un peu Ă©pais (avec un cepo de 60, par exemple).

Au contraire, certains prĂ©fĂšrent des cigares moins Ă©pais – chacun son choix, et il y en a pour tous les goĂ»ts !

Une chose toutefois : plus le cigare est fin, plus il se consume vite (en rÚgle générale).

La couleur du cigare

Je préfÚre parler de suite de la couleur des cigares.

Comme tu peux le voir sur l’image ci-dessus, il existe des noms particuliers pour les couleurs des cigares, qui vont de double claro (jaune, parfois vert) Ă  oscuro (couleur chocolat noir).

Alors pour que tu sois fixĂ© tout de suite : la plupart du temps, il n’y a pas de relation entre la couleur du cigare et sa puissance (taux de nicotine).

La feuille de cape est choisie pour ses propriĂ©tĂ©s esthĂ©tiques et gustatives, mais pas du tout pour indiquer la puissance relative du cigare. N’aie donc pas peur de fumer un cigare maduro s’il te fait envie.

Si tu fais attention, tu verras que mĂȘme sur la mĂȘme sĂ©rie, il y a des variations de couleur. Le cigare est un produit naturel et artisanal 😉

Choisir un cigare pour son palais

Maintenant que tu sais tout des modules, et que tu es Ă  mĂȘme de faire la relation entre module et temps de fumage, abordons la questions du goĂ»t.

Remarque

Il est aussi Ă©trange de dire « je n’aime pas le cigare » que de dire « je n’aime pas la biĂšre » ou « je n’aime pas le vin ».

Je ne dis pas que c’est impossible de ne pas aimer le cigare, la biĂšre ou le vin, loin de lĂ , mais que c’est trĂšs (trop ?) rĂ©ducteur.

Il y a beaucoup de types de cigares diffĂ©rents, certains meilleurs que d’autres assurĂ©ment, mais surtout certains plus Ă  TON goĂ»t que d’autres.

La quĂȘte devient alors simple : il faut trouver quel est ton goĂ»t !

Il y a plusieurs composantes dans le goût du cigare :

  • La puissance (quantitĂ© de nicotine)
  • Le goĂ»t du tabac (tous les tabacs n’ont pas le mĂȘme goĂ»t)
  • Les arĂŽmes (les notes qui s’ajoutent au goĂ»t du tabac).

Il faut bien comprendre que ces 3 composantes sont connectées, mais bien distinctes.

Certains cigares sont lĂ©gers (peu de nicotine) mais trĂšs complexes (beaucoup d’arĂŽmes). Un bon exemple est le Robusto de Flor de Selva, un puro du Honduras.

D’autres cigares sont forts voire trĂšs forts mais peu complexes (il y a donc moins Ă  rechercher et dĂ©guster).

Pour chaque cigare, et pour ton propre palais, il y a donc un curseur entre puissance, tabac et arĂŽmes. Il faut donc que tu essaies jusqu’Ă  trouver ce que tu aimes !

Moi, par exemple, je prĂ©fĂšre les cigares corsĂ©s, et je dĂ©teste les arĂŽmes vĂ©gĂ©taux. Par contre, les cigares aux notes sucrĂ©es ou torrĂ©fiĂ©es me ravissent. Pour toi, c’est peut-ĂȘtre tout Ă  fait le contraire !

Comment choisir la puissance de son cigare ?

Commençons-donc par le plus évident : la puissance du cigare (quantité de nicotine).

J’insiste encore une fois : il faut trouver ce que tu aimes, alors on va passer par ce que tu connais (probablement) dĂ©jĂ  : l’alcool.

Le test est trĂšs trĂšs trĂšs simple, et tu vas pouvoir trouver la puissance qui te convient en quelques secondes. Il suffit de te poser cette question :

Quel alcool préfÚres-tu ? BiÚre, vin, ou whisky ?

  1. Tu préfÚres la biÚre -> Cigare doux ou moyennement fort
  2. Tu préfÚres le vin -> Cigare moyennement fort
  3. Tu préfÚres le whisky et les spiritueux (cognac, rhum) -> Cigare fort

Il ne s’agit pas forcĂ©ment de ton alcool prĂ©fĂ©rĂ©, mais plutĂŽt de savoir oĂč tu t’arrĂȘtes : la plupart du temps, si une personne n’aime pas les alcools forts, elle n’apprĂ©ciera pas les cigares forts.

Bien sĂ»r, il y a un curseur entre l’Heineken et l’IPA, et entre le CĂŽteaux du Layon et le gros Chinon qui tĂąche, mais c’est pour se faire une idĂ©e, tu t’souviens ?

L’idĂ©e selon laquelle il ne faudrait pas proposer de cigares forts aux dĂ©butants me paraĂźt aberrante ! Il vaut mieux se concentrer sur ce que les gens aiment dĂ©jĂ  que de savoir s’ils ont dĂ©jĂ  fumĂ©, Ă  mon avis.

Alors lĂ  tu te dis :

« Dis donc Vince t’es sympa, mais comment je fais pour savoir s’il est doux ou fort mon cigare vu que tu m’as dit que je pouvais pas me fier Ă  la couleur ? C’est un vrai casse-tĂȘte ton histoire ! ».

Eh ben, ouais, j’ai jamais dit que c’Ă©tait simple, mais je suis lĂ  pour t’aider, et je ne suis pas le seul. DerriĂšre le comptoir oĂč tu achĂštes tes cigares, il y a un type : le caviste. Et ce gars-lĂ , gĂ©nĂ©ralement, il est vachement fortiche en cigares.

N’hĂ©site pas Ă  demander conseil Ă  ton caviste en lui disant ce que tu prĂ©fĂšres comme arĂŽmes (niveau nourriture & alcool) et ce que tu as dĂ©jĂ  fumĂ© et aimĂ©. Comme ça, il sera Ă  mĂȘme de te prĂ©senter de nouvelles choses !

Et il y a aussi une question de terroirs et de marques, et c’est ce dont on va parler maintenant (mode transition level Jean-Pierre Pernault).

Les terroirs du cigare

Tu le sais bien, les cigares ça vient pas trop de chez nous, c’est plutĂŽt fait en AmĂ©rique Latine.

Au dĂ©part, c’Ă©tait Cuba les plus fortiches, mais avec l’embargo de 1962 ils en ont pris plein le fi** ont subi un sacrĂ© coup dur.

La plupart des marques ont donc décidé de produire leur tabac et leurs cigares ailleurs, principalement à 3 endroits :

  • Nicaragua
  • Honduras
  • RĂ©publique Dominicaine.

Et t’es un petit veinard, parce qu’en connaissant le pays d’origine du cigare, tu peux avoir quelques indications sur la puissance du cigare. Pour Cuba, je vais carrĂ©ment faire une section Ă  part, parce que c’est un petit peu plus compliquĂ©.

République Dominicaine

La rĂ©publique dominicaine, c’est lĂ  !

La République Dominicaine est le 2° producteur mondial de cigares aprÚs Cuba : 170 millions de cigares par an !

Les tabacs dominicains sont souvent assez lĂ©gers, donc si tu vois du tabac dominicain (notamment les feuilles de tripe), c’est que le cigare ne sera pas trop fort.

Nicaragua

Le Nicaragua est un de mes terroirs prĂ©fĂ©rĂ©s, mais certainement parce que c’est ce que j’ai le plus fumĂ© avec les cubains. Il s’agit d’un terroir trĂšs riche qui produit de trĂšs bonnes vitoles.

Les cigares du Nicaragua sont plutĂŽt du cĂŽtĂ© fort, et les tabacs sont souvent assez poivrĂ©s. On trouve beaucoup de puros du Nicaragua.

Si tu vois du Nicaragua, attends-toi Ă  un cigare moyen Ă  fort.

Honduras

Enfin, parlons un peu du Honduras.

Le tabac du Honduras est un peu comme celui du Nicaragua : assez corsé et épicé.

De mon expĂ©rience, je dirais quand mĂȘme que c’est un tabac moins fort que celui du Nicaragua. Le terroir produit de trĂšs bon cigares, notamment la marque Flor de Selva, Ă  conseiller !

Et voilà le Honduras et le Nicaragua 🙂

Autres terroirs

Attention, ce n’est pas fini lĂ  !

Il existe beaucoup d’autres terroirs, mais j’ai surtout voulu insister sur ce qu’on trouve dans nos civettes.

Voici un petit tableau rĂ©capitulatif du goĂ»t des cigares par terroir, avec quelques marques Ă  conseiller ! Je n’y inclus pas Cuba : c’est la section qui suit !

TerroirPuissanceUsageMarques à découvrir
RĂ©p. DominicaineDoux – MoyenToutes feuillesGurkha – A. Fuente
NicaraguaMoyen – FortToutes feuillesCumpay – CAO
HondurasMoyen – FortToutes feuillesFlor de Selva
ÉquateurCape
MexiqueSous-cape – Tripe
CamerounFortTripe
États-UnisDoux – MoyenToutes feuilles –

Bien choisir un cigare cubain

Bon, alors lĂ , on rentre dans le vif du sujet.

Les cigares cubains sont considĂ©rĂ©s par beaucoup comme le nec plus ultra du cigare. Ça ne veut pas dire qu’il sont intrinsĂšquement meilleurs que les autres, mais simplement que c’est le terroir le plus riche.

Il y a de tout, du bon et du moins bon, du fort et du moins fort. Je te propose de dĂ©mĂȘler ça ensemble, du haut de mes modestes connaissances !

Note aux experts : je ne prĂ©tends pas tout savoir sur le cubain, trĂšs loin de lĂ . Il se peut que je sois un peu imprĂ©cis ou inexact – je ne cherche pas Ă  faire un guide parfait du cigare cubain, juste Ă  guider les voyageurs Ă©garĂ©s.

Je serais trĂšs heureux d’entendre vos opinions en commentaires !

Cuba est un terroir d’exception, mais c’est aussi une opportunitĂ© pour les fabricants : tu t’en doutes, certaines marques n’hĂ©sitent pas Ă  profiter du prestige du terroir pour vendre des cigares de qualitĂ© discutable. Il ne faut donc pas non plus y aller les yeux fermĂ©s juste parce que c’est marquĂ© Cuba dessus !

Le Havanoscope

La couverture du Havanoscope 2018

Tous les ans, le magazine L’Amateur de cigare publie son Havanoscope, un classement des marques et des vitoles cubaines.

Les rĂ©sultats sont obtenus aprĂšs dĂ©gustation par un panel d’experts, et font un peu rĂ©fĂ©rence dans le milieu. J’en tire certaines de mes infos.

Le magazine est toujours tirĂ© en quantitĂ©s limitĂ©es (il coĂ»te entre 15 et 20€ en version papier), mais il est consultable en ligne si tu prends un abonnement.

Ils commencent Ă  29€ par an pour l’accĂšs au magazine numĂ©rique + le Havanoscope et le Cigaroscope (mĂȘme chose, mais pour les cigares non cubains) + la base de reviews accessible en continu. Ça vaut le coup !

La puissances des cigares cubains

Les cigares cubains se trouvent facilement en France, mĂȘme s’il n’est pas toujours facile d’accĂ©der Ă  toutes les marques.

Le Havansocope propose un tableau récapitulatif des marques en fonction de leur puissance, que je me permets de recopier ici :

DouxMoyen Ă  douxMoyenMoyen Ă  fortFort
Hoyo de MonterreyH. UpmannCohiba (Linea 1492)Cohiba (Maduro 5)Cohiba (Behike)
FonsecaQuinteroRomeo y JulietaCohibaPartagas
Quai d’OrsaySan Cristobal de la HabanaTrinidadMontecristoBolivar
Rafael GonzalezEl Rey del MundoPunchVegas RobainaVegueros
Sancho PanzaCuabaSaint Luis Rey
La Gloria CubanaJosé L. Piedra
Flor de CanoJuan Lopez
Diplomaticos

Il ne faut pas non plus ĂȘtre sectaire au point de ne pas vouloir tester une marque parce qu’elle n’est pas dans la catĂ©gorie qui te plaĂźt le mieux, mais ça donne une idĂ©e de ce qui se passe et ça permet d’Ă©claircir le paysage.

Je prĂ©cise aussi que toutes ces marques proposent beaucoup de cigares, plus ou moins forts : un Partagas n’est donc pas Ă  tous les coups moins fort qu’un Montecristo – ce n’est que pour se faire une idĂ©e !

Cubain : qualité ou pas ?

LĂ , tu te dis :

« Ok, j’y vois un peu plus clair, mais ça me dit pas si c’est de la merde le meilleur rapport qualitĂ©-prix ou pas, ton tableau ! »

Eh oui, c’est la raison pour laquelle l’importateur de cigares cubains, Habanos S.A., a aussi classĂ© les marques en fonction de leur qualitĂ© (j’ai encore chourrĂ© ça au Havanoscope, ouais).

VoilĂ  le tableau en question :

BasMoyen basMoyenMoyen hautHaut
Flor de CanoDiplomaticosJuan LopezRomeo y JulietaCohiba
José L. PiedraSaint Luis ReyRamon AllonesPartagasTrinidad
Por LarrañagaLa Gloria CubanaHoyo de MonterreyMontecristo
Rafael GonzalezSancho PanzaPunchVegas Robaina
VeguerosEl Rey del MundoSan CristobalCuaba
QuinteroBolivar
FonsecaH. Upmann
Quai d’Orsay

Attention encore une fois : ça ne veut pas dire que tous les Montecristo sont meilleurs que tous les Partagas ! Il faut prendre tout ça avec un grain de sel, et si les cigares que tu prĂ©fĂšres viennent de chez Quai d’Orsay, qu’Ă  cela ne tienne !

On s’en fout tant que tu aimes ça !

Le prix des cigares cubains

Bon, le cigare est assez cher, et c’est vrai que les cigares cubains font partie des plus chers.

En fait, le dernier tableau que je t’ai fait voir est surtout utilisĂ© par l’importateur pour dicter sa logique de prix – si tu y rajoutes les taxes … les cubains peuvent ĂȘtre trĂšs chers.

Par exemple, le robusto de chez Cohiba coĂ»te environ 20€ – une somme rondelette quand on trouve d’excellent robustos nicaraguayens Ă  moins de 10€. Et rien ne dit que tu leur prĂ©fĂšreras le Cohiba !

N’achĂšte pas un cigare plus cher juste parce qu’il est plus cher – ce serait se fourrer le doigt dans l’oeil que de penser que prix = qualitĂ© au cas par cas.

Une fois que je suis Ă  la civette, je fais quoi ?

Tu avoueras que je t’ai quand mĂȘme donnĂ© pas mal d’armes pour apprendre Ă  choisir tes cigares, mais ça reste quand mĂȘme un peu abstrait.

En fait, personne ne peut dire Ă  ta place ce que tu aimes, et le plus simple est d’expĂ©rimenter.

PlutĂŽt que de rĂ©flĂ©chir par marques, je prĂ©fĂšre rĂ©flĂ©chir par module, puis par terroir : la marque n’est pas forcĂ©ment synonyme de qualitĂ© !

Je te propose donc une liste Ă  suivre lorsque tu te trouves chez ton caviste.

Et je ne le rĂ©pĂ©terai jamais assez : n’aie pas peur de demander de l’aide. Tu peux m’envoyer un mail, mais le plus simple est quand mĂȘme de demander Ă  ton caviste. MĂȘme si les questions te paraissent stupides, il faut les poser. Tout le monde a dĂ©butĂ© un jour et il faut bien commencer quelque part !

Checklist pour choisir son prochain cigare

1 – Choisis une vitole renommĂ©e

Il y a des vitoles qui font l’unanimitĂ©, ou presque. Des noms que tout amateur se doit de connaĂźtre, et d’avoir fumĂ©.

Je te propose 5 cigares connus et trĂšs bien notĂ©s qu’il faut dĂ©couvrir si tu ne l’as pas fait. J’ai mis un nicaraguayen (le CAO Pilon) pour la forme mais ce sont surtout des cubains.

MarqueVitoleModulePrix (post 03/2018)
PartagasSerie D N°4 (D4)Robusto~15€
MontecristoPetit EdmundoPetit Robusto~13€
MontecristoN°4Corona~11€
CAOPílonRobusto~10€
CohibaRobustosRobusto~20€

2 – Change de terroir

Ensuite, tu peux essayer un terroir que tu ne connais pas, ou un mélange inconnu.

Voici la liste des terroirs que tu dois avoir goûtés, sans ordre de priorité :

  • Cuba
  • Nicaragua
  • Honduras
  • RĂ©publique Dominicaine

3 – Change de marque (Marque inconnue d’un terroir que tu connais)

Une fois que tu as testĂ© les terroirs, je te conseille d’explorer les diffĂ©rentes marques d’un terroir que tu connais dĂ©jĂ .

Tu pourras ainsi essayer de repérer des similitudes, ou au contraire des différences entre les marques.

Voici un tableau de quelques marques Ă  tester par terroir :

CubaHondurasNicaraguaRép. Dominicaine
PartagasFlor de SelvaCumpayGurkha
MontecristoFlor de CopanHoracioArturo Fuentes
CohibaCAOLa Flor Dominicana
Quai d’Orsay

4 – Change de vitole (Vitole inconnue d’une marque que tu connais)

Si tu as déjà testé les cigares « référence » et les terroirs les plus communs, je te conseille de te diriger vers des vitoles que tu ne connais pas au sein de marques que tu connais déjà.

Par exemple, si tu as déjà essayé le Robusto de Flor de Selva, pourquoi ne pas te diriger vers le Double Corona, tout aussi bien noté ?

montecristo-open-master

J’aime beaucoup Montecristo, et j’ai adorĂ© l’Open Eagle, mais j’ai du mal avec l’Open Master 🙂

Pour faire ton choix, tu peux t’aider des reviews que tu trouveras sur le net (ici ou ailleurs), ou bien du Havanoscope et du Cigaroscope, si tu as un abonnement.

5 – Change de module

Une fois que tu as fait tout ça (normalement tu seras dĂ©jĂ  bien expĂ©rimentĂ©.e), tu peux expĂ©rimenter les modules diffĂ©rents, et notamment aller vers les figurados (les cigares qui ne sont pas droits).

Par exemple, pourquoi ne pas tester un perfecto bien dodu, ou un pyramide, voire mĂȘme un culebras avec 2 ami.e.s ?

Le goĂ»t ne va pas changer, mais cela peut altĂ©rer l’expĂ©rience !

Conclusion

J’ai essayĂ© de te faire un tour d’horizon le plus complet possible des cigares, et de te donner le plus de billes possible pour que tu puisses faire ton choix.

Mais souviens-toi : la moitiĂ© du plaisir est dans l’expĂ©rimentation, Ă  mon avis !

Le plus drĂŽle est justement d’essayer de nouvelles choses, de fumer des marques inconnues, des cigares atypiques, des Ă©ditions limitĂ©es, et de chercher les similaritĂ©s et les diffĂ©rences entre les diffĂ©rentes vitoles, les diffĂ©rents terroirs, etc.

Et n’oublie jamais une chose : le cigare est une expĂ©rience trĂšs subjective. Au final, ce qui compte vraiment, c’est que tu te fasses plaisir Ă  fumer quelque chose que tu aimes : si les autres sont pas d’accord … un gros OSEF !

16 Comments

  • Edouard dit :

    Bonsoir Vince,

    Merci de ce tuto qui permet de se positionner quand on dĂ©bute car comme tu dis les gouts sont super subjectif, le premier jour ou je suis aller a une civette le caviste m’a donnĂ© un cigare classique que j’avais vu partout, dit bien pour dĂ©butant, le fameux Flor de Selva Robusto… au dĂ©but j’avais pas la notion des terroirs et honnĂȘtement il Ă©tait sympa au dĂ©but et ça a vite tournĂ© au gout trop intense pour moi type Ă©picĂ©, trop dense en bouche en sachant que j’aime pas les alcools fort, je suis amateur de biĂšre et vin bordelais donc assez lĂ©ger, le Flor de Selva m’a presque mis pas bien Ă  la fin…

    Quelques jours plus tard j’ai essayĂ© un Romeo y Julietta milles fleurs, et la l’amour fou! Ce gout floral et parfait Ă  mon sens, il est lĂ©ger et parfait en toutes circonstances, j’ai ensuite tentĂ© un insidious by ayslum que j’ai dĂ©jĂ  plus apprĂ©ciĂ© que le Flor de Selva pour un hondurien, son cotĂ© miel sur la cape est agrĂ©able et son cotĂ© boisĂ© est sympa mais bien loin du coup de cƓur. Avant hier j »ai essayĂ© un Trinidad Reyes, que j’ai trouvĂ© lĂ©ger et neutre sans aromes particuliers mais agrĂ©able tout de mĂȘme, j’ai Ă©galement essayĂ© (poour ça tete principalement) le maduro macanudo diplomat que j’ai trouvĂ© vraiment agrĂ©able dans son style et gout sucrĂ© tout en restant moyen niveau puissance.

    En conclusion, j »ai bien compris que Honduras et Nicaragua visiblement ne sera jamais adaptĂ© car trop Ă©picĂ© pour moi et que j’apprĂ©cie les cigares avec une dĂ©gustation simple avec peu d’arome ou un bien marquĂ©, j’ai quand mĂȘme voulu testĂ© un cumbay short du Nicaragua pour vĂ©rifier ma thĂ©orie de ces terroirs Ă  mon gout, je serai vite fixĂ©.

    Je suis Ă  la recherche donc de rĂ©fĂ©rence Ă  essayĂ© sur territoire cubain et rep dom voici mes prochaines idĂ©es: Montecristo n°4, Quai d’Orsay n°50, Arturos Fuente ChĂąteau Fuente (petit robusto) si tu as d’autres suggestions je suis tout ouĂŻe. Encore merci !

    • Vince dit :

      Salut Édouard et merci pour ton message 🙂

      Ne te ferme pas trop de portes avec le Nicaraguia et le Honduras – il faut toujours goĂ»ter plusieurs fois les mĂȘmes cigares.

      À ta liste de cubains, tu peux rajouter :

      – Trinidad Vigia (moins fort que le Reyes – meilleur avec quelques annĂ©es)
      – Hoyo de Monterrey Epicure No. 2
      – Hoyo de Monterrey Petit Robusto

      Si tu as aimĂ© le mille fleurs de RyJ, essaie aussi le Wide Churchills, qui est souvent apprĂ©ciĂ© des dĂ©butants 🙂

      Vince

  • Christophe dit :

    Bonsoir
    A l heure actuelle C est trÚs compliqué de retrouver des Cohiba Lanceros.
    Novice et trĂšs peu connaisseur, quel autre cigare se rapproche le plus du Lanceros ?
    Merci pour vos conseils
    Cordialement

    • Vince dit :

      Bonjour Christophe,

      Tout dĂ©pend ce qui t’attire dans le Cohiba Lancero.

      Si c’est la « patte » Cohiba, tu peux te diriger vers l’Esplendidos, qui est beaucoup plus facile Ă  trouver et vraiment excellent.

      Si c’est le format (le Cohiba Lancero est un Laguito No. 1, 38×192, format qui n’existe pas ailleurs dans la production rĂ©guliĂšre trouvable), tu peux te diriger vers l’excellent Trinidad Fundadores (40×192).

      Vince

  • RĂ©my-Jean CACHIA dit :

    Bonjour, Je recherche un cigare TrĂšs lĂ©ger avec un tirage facile (pour fin de matinĂ©e dĂ©but d’aprĂšs-midi) avec les critĂšres suivants:
    Robusto, Claro,
    En fin de journée je fume habituellement (pas tous les jours) Hoyo de Monterrey Epicure N° 2 qui me convient bien
    Est ce possible d’augmenter la qualitĂ© de tirage d’un cigare car je les trouve souvent « Trop serré »

    • Vince dit :

      Bonjour Rémy-Jean,

      Tout d’abord, sur la question du tirage, je te renvoie vers mon article sur la conservation des cigares : https://www.cigare-fourmi.com/conserver-cigares/

      GĂ©nĂ©ralement, un tirage difficile vient d’une humiditĂ© trop importante. Le tabac de la tripe a tendance Ă  gonfler (surtout sur les cubains), et « bouche » le cigare s’il y a trop d’humiditĂ©.

      Les problĂšmes de roulage existent, mais ils sont trĂšs rares.

      Pour te conseiller sur le cigare, je prĂ©cise d’abord que la couleur de la cape n’a aucune incidence sur le goĂ»t ou la puissance du cigare.

      Si tu as aimĂ© l’Ă©picure n°2, je te propose de regarder le n°1 : il est un peu plus gros (Corona Gorda), mais dans le mĂȘme esprit. Sinon, je pense que le Trinidad Vigia (un petit Robusto), le Hoyo de Monterrey Petit Robusto ou, sur un autre registre, le Sans Cristobal de la Habana La Fuerza pourraient te convenir.

      DerniĂšre rĂ©fĂ©rence, le Partagas D4 si tu ne l’as pas goĂ»tĂ© (un peu plus fort), ou bien le Quai d’Orsay n° 50 !

  • Rom dit :

    Bonjour !

    Et merci pour ce partage de connaissance autour de ce sujet vraiment fascinant! J’ai eu l’occasion de dĂ©couvrir ça il y a quelques temps sans m’y intĂ©resser, et puis un petit passage Ă  Cuba m’a donnĂ© envie de connaitre un peu plus et de dĂ©couvrir ce monde, ses saveurs et ses initiations.
    Une question tourne cependant en boucle dans ma tĂȘte Ă  chaque fois que je me pointe pour acheter une nouvelle vitole, et malgrĂ© mes lectures et mes recherches je n’ai rien trouvĂ© dessus…

    Pas de teasing de prévu, voici la question : comment donc est imaginé un cigare par son créateur ?

    Oui il est Ă©crit partout « hecho a mano », « fait avec les meilleurs tabacs de la Vuelta Abaja », la cape « d’un bel Ă©clat maduro » est de telle origine etc. On trouve ainsi beaucoup d’informations sur comment est prĂ©parĂ© le tabac, comment il est roulĂ© et mis en boite et comment le fumer ou le conserver.
    Mais en remontant le temps, en essayant de comprendre comment est faite cette dĂ©licieuse vitole que je me prĂ©pare Ă  allumer, j’ai toujours ces interrogations dont dĂ©coule LA question ci-dessus : qu’a imaginĂ© offrir celui qui a dĂ©cidĂ© de lier ensemble et jusqu’Ă  la cendre ces feuilles sĂ©chĂ©es ? Et comment a-t-il imaginĂ© offrir ça ? Qu’est ce qui l’a amenĂ© Ă  choisir telles feuilles de tel producteur ? Pourquoi est-ce qu’il choisit tel module et telle forme ? Est-ce qu’il est capable de savoir quel(s) goĂ»t(s), arĂŽmes, ou sensations il est capable d’offrir ? Qu’est ce qui fait que telle marque prĂ©sente ces arĂŽmes dominants qui font sa caractĂ©ristique et pas une autre pourtant approvisionnĂ©e aux mĂȘmes endroits ?

    VoilĂ  le fond de mes interrogations (avec plein d’autres questions du mĂȘme ordre hein :D), qui, au final, renvoi Ă  une Ă©tape simple (mais moins poĂ©tique Ă  mon sens) de la fabrication : comment cela fonctionne la R&D du cigare ?

    Je serai heureux d’avoir des explications ! Merci !!

    • Vince dit :

      Salut Rom,

      La question que tu poses est trÚs importante, mais aussi difficile, car les réponses sont un peu secrÚtes.

      Ce qu’il te manque, c’est qu’il existe quelqu’un dont c’est le travail de faire des blends : le master blender, ou jefe de ligada Ă  Cuba.

      La ligada, ou le blend, dĂ©signe l’assemblage du tabac dans un cigare.

      Le tabac prend son goĂ»t et ses arĂŽmes du sol sur lequel il est cultivĂ© : diffĂ©rentes caractĂ©ristiques du sol et diffĂ©rentes conditions mĂ©tĂ©orologiques donnent donc diffĂ©rents types de tabac. Puis intervient l’Ă©tape de sĂ©chage et ensuite la fermentation, qui vont aussi jouer sur le goĂ»t.

      A partir de ça, le master blender élabore un blend avec un nombre de feuilles de seco, volado et ligero (qui correspondent aux étages foliaires du plant), et fait des tests encore et encore pour obtenir le bon blend.

      Comme le tabac vieillit, on peut compenser des diffĂ©rences de rĂ©coltes grĂące au tabac des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes par exemple, afin de garder une certaine cohĂ©rence d’annĂ©e en annĂ©e.

      Pour ce qui est de la question des marques, Ă  Cuba, chaque marque a un profil de saveur et de puissance, que Tabacuba et Habanos S.A. font tout pour respecter, justement en choisissant avec soin les tabacs qui formeront les cigares.

      C’est d’ailleurs aussi pour ça que certaines sĂ©ries de cigares (je pense notamment aux Behike de Cohiba) sont trĂšs difficiles Ă  trouver. Les Behike utilisent un type de feuille particulier (le medio tiempo), qui est trĂšs rare.

      Je m’arrĂȘte lĂ  pour cette brĂšve rĂ©ponse, qui t’aura aidĂ© j’espĂšre. J’ai un article assez complet sur la fabrication des cigares que je dois finaliser, qui t’apportera bien d’autres rĂ©ponses 🙂

      • Rom dit :

        Merci beaucoup pour ta rĂ©ponse ! Effectivement, je ne connaissais pas ce personnage (un maĂźtre de chai en quelque sorte?) qui Ă©claire beaucoup ce petit mystĂšre de la crĂ©ation ! Le parallĂšle avec le monde des vins et spiritueux est quand mĂȘme vraiment Ă©tonnant ! Je ne sais pas s’il existe de la lecture autour de cette Ă©tape lĂ  de conception ?

        J’avais une autre question (mais qui peut sans doute faire l’objet d’un sujet de thĂšse Ă  part entiĂšre) au niveau des formats de cigare : Comment la forme impacte le gout ? En fait, quelles sont les attentes (ou Ă  quoi peut-on s’attendre) qui font qu’on va sĂ©lectionner un figurado et mĂȘme tel type de figurado (pyramide, obus, etc.) ? Je ne parle pas de la taille de la vitole qui me semble elle plus dictĂ©e par des impĂ©ratifs de temps du fumage/puissance/diversitĂ© des arĂŽmes (s’il y a autre chose Ă  comprendre sur cette partie je suis preneur 😀 ) mais bien du choix de faire un figurado ou un perfecto.

        Merci encore !

        • Vince dit :

          Salut Rom,

          Oui, c’est trĂšs similaire de ce qui se passe avec les spiritueux ou le vin !

          Pour plus de lecture sur le sujet, tu peux aller voir le site d’Habanos :

          http://www.habanos.com/fr/el-mundo-del-habano/

          Pour ta deuxiĂšme question, je ne peux pas te rĂ©pondre de maniĂšre complĂšte. Quelques Ă©lĂ©ments quand mĂȘme 🙂

          Il y a d’abord une question marketing. Par exemple, la mode est de plus en plus aux formats Ă©pais et courts, donc les marques s’adaptent. On fume de moins en moins de cigares longs et fins. Il faut aussi une certaine diversitĂ© dans le catalogue.

          Enfin, la combustion et la façon dont la fumĂ©e passe dans le cigares sont diffĂ©rentes en fonction des modules, peut-ĂȘtre que ça joue aussi 🙂

  • Julien M Trts dit :

    Salut ton article est gĂ©nial, c’est trĂšs compliquĂ© de faire simple et de rendre abordable un univers aussi complexe.. bravo !! je suis tombĂ© amoureux des cigares lors d’un voyage Ă  Cuba avec un premier « roulĂ© sous les aisselles » trempĂ© dans du miel et c’Ă©tait un moment magique ! Le deuxiĂšme un H.Upmann Magnum 50 un rĂ©gal !! maintenant je vais suivre tes recommendations pour essayer autre chose 🙂

  • ClĂ©ment Morenne dit :

    Merci a toi!!
    Pour commencer l’expĂ©rience, rien de mieux qu’une bonne explication sur les termes, les marques, et toutes les diffĂ©rences que peut apporter le cigare, un grand merci a toi pour tes connaissances!

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